CINEMA

"la couleur de la victoire": le triomphe face au racisme.

En cette année olympique retour sur l’une des éditions les plus marquantes : les JO de 1936 à Berlin avec ce biopic sur l’athlète Jesse Owens: « La Couleur de la Victoire ». Un film de sport qui a rendez-vous avec l’Histoire.

C’est dans un contexte marqué par le racisme que des réalisateurs s’inspirent de l’histoire de Jesse Owens. Il est considéré comme le premier athlète américain noir de renommé internationale, et comme le meilleur sprinteur de l’entre-deux guerre. « La couleur de la victoire » s’inspire de l’histoire du sportif au multiple combats.

 

Cette réalisation biographique  est le dernier long-métrage réalisé par Stephen Hopkins en 2016. Il retrace le parcours de Jesse Owens, depuis ses débuts dans l’Ohio jusqu’à sa participation aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, en passant par les défis qu’il a dût surmonter en raison de sa couleur de peau.

 

Dans un contexte insoutenable

C’est en plein contexte de ségrégation raciale, en 1933, que Jesse Owens arrive à l’université de l’État de l’Ohio. Il souhaite travailler avec les meilleurs entraineurs de l’époque. Ce petit‐fils d’esclave y développe une relation étonnante avec un entraîneur blanc, Larry Snyder, qui ne fait aucune distinction de couleur de peau entre ses protégés, contrairement à ses collègues. L’athlète n’a qu’un seul objectif : les Jeux Olympiques d’été de 1936 à Berlin.
 
Mais Jesse Owens doit faire face à une double discrimination. Une, en tant qu’athlète afro-américain, mais aussi en tant qu’Américain envoyé pour représenter son pays dans une Allemagne dirigée par Hitler. Owens doit affronter les préjugés raciaux et la propagande nazie pour s’imposer sur la scène sportive internationale.
 
Devant le racisme de son propre pays ainsi qu’au cœur du Troisième Reich, Jesse Owens bat finalement tous les records de médailles. Il remporte la médaille d’or à l’épreuve du 100m longueur, 200m et enfin à l’épreuve du 4x100m. Ainsi, il prouve qu’un seul homme peut être le grain de sable qui fait déraper une machinerie de propagande monstrueuse que ce soit en Allemagne ou aux États-Unis. Malheureusement, le président, Franklin D. Roosevelt ne félicitera jamais officiellement le sportif et ne reconnaitra jamais ses victoires aux Jeux.
 

Une grande réalisation au message universel

Une mise en scène soignée et élégante, c’est ce que Stephen Hopkins nous expose pendant le film. Des plans larges sur les stades olympiques de Berlin, mais aussi des plans serrés sur le visage des acteurs, permettent de capturer leurs émotions et de les ressentir. Le réalisateur parvient à faire monter une pression chez spectateur, jusqu’au moment où Jesse Owens remporte sa première médaille d’or. Les choix des musiques, comme « The 200m final », interprété par Rachel Portman, apportent davantage de suspense aux scènes du film.
 
Par ailleurs, le personnage de Jesse Owens est magnifiquement interprété par Stephan James, qui incarne à la perfection la détermination et le courage de l’athlète. Le film montre comment Owens sait tirer parti de ses talents athlétiques pour surmonter les obstacles et triompher. La performance de Stephan James, ainsi que l’émotion qu’il dégage à l’écran, permettent au public de se sentir proche du personnage et de s’identifier à lui.
 
C’est ainsi une occasion pour Stephen Hopkins d’envoyer un signal fort. Il aborde subtilement le thème de la diversité, en montrant comment Jesse Owens s’impose malgré les préjugés raciaux. Le film montre bien l’importance de l’égalité et de la tolérance, et prouve comment la diversité reste une force plutôt qu’une faiblesse. Au-delà de l’histoire de Jesse Owens, « La couleur de la victoire » véhicule un message universel de persévérance et de détermination face à l’adversité.
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By ClemBodeau2023